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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 20:34

« C’est de la responsabilité des intellectuels de dire la vérité et de dévoiler les mensonges » Noam Chomsky.

La loi du 27 juillet 2011 en créant la Collectivité Territoriale de Guyane avait tout prévu en faisant de la commission tripartite présidée par le Préfet, le représentant de l’Etat sur le territoire, une structure devant préparer la mise en place de cette Collectivité Unique.

Entre cette date et celles de l’élection des 6 et 13 décembre 2015 qui consacrent la légitimité de la structure institutionnelle par le suffrage universel, il n’y a pas l’ombre d’un doute que le temps alloué était largement suffisant pour que tous les citoyens aient une idée suffisamment précise de la situation des deux collectivités appelées à fusionner et particulièrement les candidats à ces élections.

Il n’en fut rien. Les candidats n’étaient donc pas sur le même plan d’égalité et les électeurs devaient se prononcer sur un sujet dont ils n’avaient pas la moindre information. Si l’élection était une marchandise, il y a forcément dol. Autrement, avec les supputations, c’était le sujet qui tournait autour de l’objet faisant ainsi une contre-révolution copernicienne.

Le fort taux d’abstention au premier tour (57%) montre le ras-le-bol du corps électoral qui ne se laisse pas duper par une illusion de démocratie. C’est triste pour notre société et c’est un acte qui pénalise l’avenir et qui enfonce davantage tous les citoyens. On peut le considérer comme un acte par dépit.

Les élections terminées, Le Président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) demande au Sénateur honoraire de Guyane de procéder à un audit sur les deux Collectivités à savoir le Conseil Général présidé par Alain Tieng-Liong et le Conseil Régional présidé par Rodolphe Alexandre actuel Président de la CTG. Pour ce faire il met à sa disposition "le DGS de la Collectivité, des rapporteurs autour de la Cheffe de la mission de contrôle de gestion" de ladite collectivité ainsi que "des experts financiers externes" dont on peut supposer à défaut de plus amples informations qu’ils étaient prestataires de la Collectivité régionale. Sans remettre en cause la loyauté de l’équipe, on ne peut empêcher à certains de se poser la question de l’objectivité de la démarche et de l’audit.

A l’annonce du résultat de l’audit s’ensuit un tintamarre assourdissant amplifié par certains média. Le Président de la CTG prend à partie le Conseil Général qui aurait laissé filer le déficit et remettrait en cause ses promesses électorales. Dans ce vacarme, on se dit que les média dans leur posture de structure indépendante vont éclairer leurs auditeurs, leurs lecteurs. Il n’en n’est rien. Il est vrai que tous les journalistes ne s’appellent pas Pierre Brossolette, Albert Londres ou plus près de nous Edwy Plenel.

La situation est catastrophique. L’avenir apparaît de plus en plus sombre dans le système qui administre notre société à savoir l’article 73. La prospective n’est pas pour maintenant, non pas à cause du Conseil Général mais, des deux collectivités. A regarder l’audit assez rapidement, on comprend l’intérêt que les deux exécutifs (Conseil Régional, Conseil Général) avaient à ne pas présenter de compte administratif, ni de bilan avant l’élection.

Pour ma part et pour les camarades du Parti, sans chercher à remettre en cause l’audit, j’ai extirpé les éléments qui me paraissent significatifs et je les soumets à votre sagacité. Ces éléments sont, le résultat courant, l’endettement, le personnel, la valeur ajoutée (V.A.), le taux du déficit et de l'endettement par rapport à la V.A. Ces éléments sont suffisants pour apprécier l’état de la nouvelle Collectivité.

Le « Résultat courant » pour les deux Collectivités est un déficit de 30 millions d’euros pour le Conseil Général et de 24 millions d’euros pour le Conseil Régional soit un montant global de 54 millions. Je fais fi volontairement des opérations exceptionnelles d’autant que le Conseil Régional a des produits exceptionnels à hauteur de 21 millions d’euros avec notamment un intitulé « Neutralisation des amortissements » pour 10 millions d’euros et un autre « produits exceptionnels sur opération de capital » pour 11 millions d’euros sans que l’on sache avec précision s’il s’agit de cession d’immobilisations ayant un impact sur la trésorerie.

En ce qui concerne l’endettement des deux collectivités, on constate que le Conseil Général est endetté à hauteur de 52 millions d’euros dont 49 millions en dettes financières à long terme. Le Conseil Régional est quant à lui endetté à hauteur de 138 millions d’euros dont 132 millions de dettes financières à long terme. Il est précisé dans le document qu’il n’y a pas d’emprunt toxique au Conseil Général alors qu’au Conseil Régional une partie des emprunts est toxique.

Le traitement concernant le personnel n’a pas respecté le principe de l’identité analytique. Sur le Conseil Général il est précisé que l’effectif est de 2786 au 31/12/2015 en rappelant qu’il était de 2469 au 31/12/2014 permettant d’appréhender la variation sur une année. Sur le Conseil Régional, l’audit est muet. Pour les besoins d’appréciation ci-dessous je vais retenir grosso-modo 600 employés dans la mesure où durant la campagne électorale il était dit que la nouvelle collectivité commencerait son activité avec 3600 employés dont 3000 pour le Conseil Général.

Les éléments que je vous communique actuellement sont fonctions uniquement de l’audit. En cas de doute sur la nature des charges je ne les retiens pas. Cela concerne la valeur ajoutée. Le procédé retenu est celui utilisé pour les entreprises privées (CA-Consommation intermédiaire, CA remplacé par Recettes). En tout état de cause le mode opératoire est le même pour les deux collectivités. Pour rappel, il s’agit de la Valeur Ajoutée, des taux de déficit et d’endettement.

Grosso-modo, la valeur ajoutée du Conseil Général est de 112 millions, celle du Conseil régionale est de 83 millions. Si je rapporte le déficit du « résultat courant » de chacune des collectivités à leur valeur ajoutée, j’obtiens pour le Conseil Général un taux de 27% et pour le Conseil Régional un taux de 29%. En procédant de la même manière pour l’endettement sans distinction de court, moyen et long terme, j’obtiens la valeur relative suivante : taux d’endettement du Conseil Général : 46% ; taux d’endettement du Conseil Régional : 166%. Une autre donnée en extension intellectuelle peut apporter un éclairage sur la structure qui apparaît la plus douteuse et qui n’est pas celle qu’on présente, c’est de rapporter le déficit de chaque Collectivité au nombre de salarié. On constate pour le Conseil Général que la part de déficit pour chaque employé est de 11 mille euros, celle pour chaque employé du Conseil Régional est de 40 mille euros. Bien sûr, il y a d’autres indicateurs signifiants telle la trésorerie et son évolution dans le temps pour appréhender sa détérioration, la CAF par rapport aux outils financiers européens dans la configuration du cofinancement des investissements éventuellement à venir.

Si l’on devait se référer aux règles de l’Union Européenne sur la rigueur budgétaire à savoir un déficit ne dépassant pas 3% du PIB qui est grossièrement la somme des valeurs ajoutées et un endettement ne dépassant pas 60% de ce même PIB, on comprend bien dans quelle situation se trouve le pays. J’imagine l’esprit de L’Elysée et de Matignon au regard de ce document face aux nouvelles demandes d’emprunts. Ils doivent se demander s’ils ne sont pas dans un asile de fous pour qu’un exécutif puisse faire une telle demande comme si un emprunt est une recette. D’autre part, il est stipulé sur le document que deux emprunts ont été contractés en 2015 par le Conseil Régional pour un total de 35millions d’euros.

Il est facile de comprendre que ce tintamarre, si vous préférez, cette pétarade, ce tumulte, ce désordre vocal bouffent l’énergie de notre cerveau, de surcroît, ça ne nous tire pas de la situation exécrable dans laquelle nous sommes. Nous citoyens, nous agents économiques du secteur privé, c’est la galère, c’est la souffrance intellectuelle et celle du ventre, c’est l’angoisse, c’est la prison à ciel ouvert, c’est l’humiliation et la soumission à un système et à des Hommes qui nous écrasent comme un rouleau compresseur. On ne voit pas de perspective d’avenir, c’est désolant mais, pis l’immédiateté est profondément altérée. Il nous faut résister mais, jusqu’à quand... et avec qui …

Comme dit Stéphane Hessel, « Indignez-vous »

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30 janvier 2016 6 30 /01 /janvier /2016 18:37

« C’est la responsabilité des intellectuels de dire la vérité et de dévoiler les mensonges » Noam Chomsky

Je vous propose une réflexion sur le thème « Entre loyauté et responsabilité » parce qu’il me semble que notre société et, j’ai presqu’envie de dire la civilisation dans laquelle nous évoluons, a oublié l’essentiel de ce qui fonde notre existence. Bien entendu, en disant cela, je ne prétends pas détenir la vérité. Mais à défaut, il nous faudrait alors, nous pencher sur les raisons de l’apparente incohérence de nos comportements et particulièrement de celle des dirigeants qui orientent notre vie.

Pour que la réflexion soit constructive je vous donne les définitions que j’ai retenues et à partir desquelles j’ai construit ma pensée. Bien entendu tout autre définition serait admise avec pour corollaire l’argumentaire qui l’accompagne.

« La loyauté est la fidélité manifestée par la conduite des engagements pris, aux respects de l’honneur et de la probité ». Elle est une vertu désirable

« La Responsabilité est l’obligation de répondre de certains de ses actes, d’être le garant de quelque chose, d’assumer ses promesses »

On constate qu’il y a un dénominateur commun qui est l’engagement accepté et respecté. Toutefois, dans le cas de la loyauté c’est le désir d’exécuter la parole donnée donc de réaliser ce qui est convenu. Dans le cas de la responsabilité, Il s’agit d’assumer des obligations et donc de réaliser les devoirs que l’on s’est imposé.

Quand bien même ces deux qualités se soutiennent mutuellement il importe de les distinguer. La loyauté, autrement dit la fidélité admet des tonalités à niveau différent selon qu’il s’agit de la loyauté envers soi en tant qu’être pensant ou envers les autres et selon qu’elle soit explicite ou implicite. La responsabilité est tout autre parce qu’elle a pour conséquence le devoir de réparer un préjudice causé par son fait. Bien sûr, les nuances dans la responsabilité ne sont pas du même ordre que la loyauté. Elle se décline sur des plans divers. Ainsi, on citerait la responsabilité politique, pénale, civile, environnementale etc.

Dans la logique dans laquelle je m’inscris, Je ne vois que la responsabilité morale en tant que valeur qui serait le vrai pendant de la loyauté. Elle est à mon sens celle qui fait grand défaut à la société car, on doit répondre de ses actes et de ses intentions devant sa conscience. Elle résiste interminablement à l’action. Elle ne peut être prescrite qu’avec la mort de sa propre conscience

Parmi toutes les formes de loyauté celle envers soi-même est essentielle c’est à dire la loyauté de ses propres convictions qui induit une cohérence de ses actions. Autrement dit, se soumettre à l’insuffisance, à la bêtise, aux vexations, à l’injustice, aux affronts alors que ce que l’on croît n’est pas ce que l’on vit est de la pure incohérence. La seule voie honnête qui donne du sens à l’existence est la rupture. Il est évident que dans un monde où le compromis n’a pas de limite, la perception de cette cohérence qui fait partie de la fidélité intime de l’être intellectuellement achevé n’est pas forcément audible à la masse lorsqu’on a pour objectif de la maintenir dans l’ignorance et qu’on lui enseigne implicitement que la corruption de ses idées est une vertu.

Il y a certes des sociétés plus complexes que d’autres qui, par le mouvement, par le dynamisme qu’elles génèrent vont engendrer des relations inédites. Pour autant ces nouvelles situations sont-elles de nature à remettre en cause le principe de loyauté. Par ce questionnement, on introduit la notion de l’altération des principes. Il me semble que le problème n’est pas l’altération en tant que telle mais, l’intensité de cette altération. Si l’on admet que la loyauté est un principe qui donne du sens à l’existence, elle ne peut pas fluctuer au gré des transformations au sein de la société, elle doit au contraire conditionner la transformation de la société. Sinon, l’on est dans la corruption de ses principes et la déloyauté, voire pire la trahison devient la vertu majeure de l’organisation sociétale.

Par suite, dans le contexte permissif dans lequel on évolue il me semble de plus en plus important avant de donner sa parole de bien appréhender la nature de l’échange c'est-à-dire être sûr que celui auquel on va accorder sa loyauté est lui-même fidèle à ses engagements. Dans cette configuration la responsabilité morale réciproque est engagée.

L’exemple de la Ministre de la Justice, Garde des sceaux peut être appréhendé sous l’angle de cette réflexion. Elle a exprimé à quelques reprises ses désaccords. Elle a certainement considéré que ceux-ci, tout en altérant ses principes ne les corrompaient pas au point de générer la rupture. A partir du moment où elle a considéré que la limite était atteinte il était de son devoir, donc de sa responsabilité de provoquer la rupture. La question de la déloyauté ne se pose pas à travers elle mais du côté de ceux qui n’ont pas été loyaux envers les fondements de leur idéologie. Bien sûr ces propos n’engagent que moi. Je me réfère à un exemple qui émane d’une interview de la représentante du syndicat USM qui, à plusieurs reprises indiquait que la Garde des Sceaux cristallisait tant de choses envers elle que cela rejaillissait sur l’Institution et que ces derniers mois elle perdait tous les arbitrages. Il y a une lecture multiple de cet aveu et la question de la loyauté implicite est posée sur les arbitrages. Par ailleurs, il manque une précision sur les éléments de la cristallisation. serait-ce morphologique? Il faut en tirer les conséquences constitutionnelles.

Cette loyauté envers les autres de manière implicite vaut dans tous les rapports au sein de la société et c’est peut-être cela qui a disparu avec la permissivité de l’organisation sociale. Y a-t-il loyauté entre employeurs et employés dans l’organisation économique de la société ? Entre producteurs et consommateurs ? Entre les élus et le peuple ? Entre certains délégués syndicaux et les salariés qu'ils sont censés défendre ? On pourrait faire ce constat dans nombre de corps de métiers. Doit-on penser que la loyauté implicite ou explicite qui constituait la base de l’organisation sociale et qui en faisait sa cohérence générait autant l’ennui pour que l’on soit aujourd’hui à ce niveau de déloyauté qui semble animer nos sociétés dites modernes. Les exemples pleuvent dans ce monde dit moderne, Equipe de France avec la «sextape», Equipe gouvernementale, la religion et ses préceptes bafoués tant sur le plan exotérique que sur celui de l’ésotérisme, certains francs-maçons avec la philosophie maçonnique.

Le manque de pratique de la loyauté est évident dans cette civilisation et explique en grande partie le délitement des sociétés modernes et son corollaire, l’ignorance et la pauvreté.

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 13:18

La réflexion que je vous soumets, ci-dessous a été publiée sur mon facebook le lendemain du drame à 10:25.

"Vendredi, 13 novembre 2015 à Paris, plus d'une centaine de morts victime d'un attentat odieux, inhumain, barbare. C'est de la folie, de la folie, de la folie. La déraison a envahi l'humain. Comment cela peut-il arriver ?

"Un sang impur abreuve nos sillons". C'était le peuple, humilié, maltraité, déconsidéré, qui au sacrifice de sa vie sauvait le Territoire de France. Le siècle des lumières est intervenu et, la lumière censée éclairer l'esprit humain perd de plus en plus en intensité. C'est toujours le peuple qui paie un lourd tribu à cause de ceux qui le prennent de haut.

Là encore c'est le peuple qui paie pour certains dirigeants aux propos racistes, xénophobes, intolérants au motif qu'ils sont décomplexés. C'est aussi le cas de certains élus aux propos racistes, xénophobes, intolérants, stupides à l'instar de ce qui se fait sur le territoire national sans que des sanctions soient exemplaires.

Le plus tolérant des dirigeants de France, François Hollande, n'est pas au sommet des sondages. Nul ne semble appréhendé cette qualité. Il n'est pas à l'origine de la déstabilisation des régions du monde meurtries par le complexe de supériorité, il colmate la stupidité des autres, des va-t-en guerre.

Y en a marre. Nous allons tous y passer? Le peuple ne veut plus payer de sa vie. Liberté pour tous les peuples du monde, Eagalité pour tous les peuples du monde, Fraternité pour tous les peuples du monde, Laïcité pour tous les peuples du monde.

C'est l'injustice sociale, l'ignorance cultivée, l'incurie de certains dirigeants, leur complexe de supériorité, leur volonté d'humilier, leur stigmatisation des autres qui nourrissent la haine, qui créent des fanatiques au destin diabolique.

Peuple du monde entier réveille toi pour que tu sois ,mieux représenté. Sincères condoléances à toutes ces familles subitement endeuillées".

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10 septembre 2015 4 10 /09 /septembre /2015 03:40

L’article que je vous propose est en quelque sorte un préambule au projet de société que doit vous présenter le Parti Progressiste Guyanais. Il se veut pédagogique et sans aucune vanité. Il tente de poser un socle qui permet une compréhension  collective cohérente de notre existence de sorte qu’ensemble, ceux qui le partageraient, s’y associent pour la construction de notre avenir commun.

Je vous propose une méthode qui consiste à percevoir sous deux angles distincts notre société. Si cela vous agrée alors, nous pourrons avoir une lecture collective identique de notre présent. Par voie de conséquence, nous saurons où nous sommes et donc, quelle direction nous voulons prendre quant à notre avenir.

Le premier angle est le mode d’administration de notre territoire. Nonobstant sa situation géographique et la nature de son développement, il est administré par des règles émanant d’un autre territoire qui a connu une évolution graduelle, une métamorphose progressive. Par suite, cette subordination est préjudiciable à son évolution. L’autre angle de perception conduit à dire voilà un territoire dont on connait le potentiel en ressources naturelles avec des hommes et des femmes suffisamment instruits. Comment peut-on harmoniser tout cela pour garantir un développement profitable à tous dans une projection graduelle.

D’emblée, je me dois de vous dire que je ne m’inscris pas dans la logique du système actuel puisque l’on voit tout ce dont il ressort. Je ne m’inscris pas également dans le mimétisme politique puisque chaque environnement à sa singularité et le notre ne fait pas exception. Tant mieux pour ceux qui insèrent notre espace dans la mondialisation et qui croient en la dérèglementation comme vecteur du développement humain. Je crois en l’altérité, en l’altruisme, en la capacité que les êtres humains ont à réunir ce qui est épars. Ces liens sont différents de ce que recherche la mondialisation dans la mesure où ils impliquent que la différence n’est pas source de division. Ce concept s’inspire de la trilogie républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » laquelle sous-tend le triptyque ‘Justice, Equité, Tolérance ». Il est évident que tous les humains en quête de justice sociale doivent considérer cette trilogie comme étant universelle.

La société hexagonale française est assise d’abord sur une morale religieuse de type judéo-chrétien. Clovis roi des Francs Païen  se convertit au catholicisme sous Saint Rémi à la Cathédrale de Reims au Vème siècle. La laïcité en tant que concept d’organisation de la société visant à neutraliser les pouvoirs religieux et spirituels par rapport au pouvoir politique n'intervient que dans la seconde moitié du XIXème siècle, soit quatorze siècles après. Le profond travail effectué par la liberté de conscience en tant qu’éthique rend cette société très complexe et lui a permis de franchir des paliers élevant ainsi  la structure intellectuelle du peuple. Pour autant cela ne lui donne pas le droit de se croire supérieur aux autres peuples. « Les hommes naissent libres et égaux en droit». Cette complexité qui génère en permanence des relations nouvelles entraîne l’émergence de nouvelles lois. Posez-vous la question de savoir si cette organisation peut se substituer à n'importe laquelle sur n’importe quel  territoire ?

 

Notre société s’est construite sur l’esclavage et la colonisation autrement dit une morale de la soumission, de la subordination. En restant dans ce système substitué, collectivement, il n’y a quasiment  aucune chance d’émancipation. Chacun étant censé être libre de ses choix. Encore que...

Observons notre société en faisant fi de son organisation politique actuelle. Relatons notre perception sans faire attention aux subtilités qui seraient l’état d’avancement de notre conscience individuelle. Force est de constater que parmi les individus qui la composent, il y a comme dans toutes les sociétés, des théistes c'est-à-dire ceux qui croient en un dieu et une religion révélés, des déistes, ceux qui croient en une force supérieure à l’homme tel un principe, enfin, ceux qui croient en l’homme et à sa capacité à créer le bien être, le bonheur par lui-même. Ils peuvent être athée ou non. Simultanément et sans remettre en cause naïvement le système économique de production, force est également de constater que les éléments d’une vraie création de richesse sont disponibles. Posons-nous la question de savoir comment mettre en relation les trois types d’individus ci-dessus cités pour construire cet avenir radieux que nous appelons de toutes nos forces ?  L’histoire d’hier et celle d’aujourd’hui nous montrent que cet avenir ne peut se concevoir à partir de la religion. C’est une évidence. Hier avec les croisades le Pape disait aux fidèles que tuer les infidèles n’étaient pas un crime. Nous étions au 13ème siècle. Aujourd’hui, c’est DAESH qui décapite…L’issue la plus plausible est de faire en sorte que l’acte religieux relève du domaine privé et que la construction sociale se fasse sur la base d’idées politiques. Par suite, vous comprendrez que l’idéologie qui est la construction théorique de tout système politique et d'organisation sociétale est fondamentale. Le lien basé sur la tolérance permettrait de mettre en relation les différents types d’individus sans nuire à la croyance de chacun.

C’est parce que les idéologies ont disparu que les sociétés sont autant en difficulté, sont autant en déclin. Le cœur des sociétés est devenu la corruption tant morale que financière. La morale laïque est bafouée, la morale religieuse est détournée.

Notre société en sortant de ce lit d’humiliation, d’indignité peut réinventer le bonheur, le bien-être. La dignité humaine passe forcément par la liberté de conscience. Nous sommes la solution de notre destin, nous devons nous imposer comme tel.

 

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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 00:13

Dans mon article intitulé «En finir avec les traumatismes » je vous ai tracé la colonne vertébrale de notre histoire collective et je vous ai promis une suite. Je soumets donc à votre sagacité ma réflexion sur la suite de notre histoire que nous avons à construire ensemble. Bien entendu, l’article ne s’adresse pas aux réactionnaires, ni aux révisionnistes. Il est destiné à tous ceux qui sont pour le progrès de l’humanité, qui ont marre des inepties, des bobards, des mensonges, de l’hypocrisie et qui sont résolument pour l’amélioration matérielle et spirituelle de l’humanité. Le tout étant une question d’équilibre tant d’un point de vue individuel que d’un point de vue collectif.

 

Au regard du dernier article, il nous est permis à minima d’avoir le choix entre deux attitudes à savoir : la vengeance ou la justice. D’emblée, j’écarte le choix de la vengeance. Je pourrais en rester là et développer celui de la justice. Pourtant, en quelques mots je vais expliciter mon refus de cette posture. Elle répond au principe de la loi du talion. « Œil pour œil, dent pour dent, vie pour vie ». Il est l’expression des sociétés dogmatiques et il introduit une réaction impulsive qui n’est pas un gage de lucidité. Au plus profond de moi, cet adage ne constitue pas une élévation du niveau de la conscience humaine. Il nous situe au même niveau que les animaux. Il fait de nous des adeptes de l’horreur, des partisans de l’ignorance, des fanatiques de la partie reptilienne qui est en nous. On ne peut être pour le progrès de l’humanité et en même temps s’accommoder de la bestialité de l’être humain, de ce qui apparaît dominant dans sa nature faute de culture et de raison.

 

Suis-je naïf pour autant, suis-je utopique pour cela… La situation de la Ministre de la Justice dans le Gouvernement des Premiers Ministres Ayrault et Valls dans l’Hexagone me rappellerait la réalité de l’existence humaine. Mais, la récente déclaration du Pape François demandant pardon pour la colonisation avant de se rendre au Paraguay, Bolivie et Equateur, espaces géographiques typés, me permet aussi d’appréhender la capacité qu’ont les humains à élever leur niveau d’humanité et à reconnaître les horreurs du passé. Parce que la recherche de la vérité sur notre existence sur terre est mon crédo, parce que je crois en notre capacité à nous dépasser, à être altruiste, je choisis avec lucidité la justice, celle qui doit lutter avec parcimonie contre l’exaspération des masses, celle qui agit en fonction des valeurs humaines et qui reconnaît tout homme comme faisant partie de la famille humaine. Cette justice avant d’être institutionnalisée, est avant tout dans l’esprit des hommes. C’est la seule transcendance que je me reconnais et qui me stimule. Je crois que bâtir une Guyane forte, une Guyane juste, une Guyane où le respect des autres et de soi est le moteur de chacun d’entre nous, passe par une lecture originale de notre passé. Ainsi donc, en choisissant la justice à la vengeance, je vous propose, par implication, une autre lecture de notre histoire plus avant-gardiste, plus à même de nous conduire vers ce qui fait la force et la vraie nature de l’être humain c'est-à-dire la liberté absolue de conscience.

 

La colonisation est la victoire de la bestialité sur la spiritualité. Le colonisateur est dominé par l’animalité. Le colonisé est envahi par la spiritualité. Le premier n’a d’yeux que pour la matière, que pour ce qu’il peut toucher et qu’il considère comme source de richesses. Il est prêt à refuser comme appartenant au genre humain tous ceux qui sont morphologiquement différents de lui. Le second est inféodé à la transcendance, même dans sa lutte, il s’interroge sur le comment de son existence et attend l’intervention d’une force extérieure à lui-même. Sans sous-estimer le niveau d’atrocité tant de la colonisation que de l’esclavage. Il me semble que les deux postures trouvent leur origine dans un déséquilibre tant individuel que collectif. Il importe donc que le colonisateur rétablisse son équilibre en hissant son niveau de spiritualité et que le colonisé pour retrouver son équilibre accepte d’élèver son niveau de matérialité. Atteindre cet équilibre fait disparaître les notions de colonisateur et de colonisé. Ainsi naît l’être humain équilibré et complètement achevé. Pourtant, ce qui paraît si simple est si compliqué à mettre en œuvre. Il est donc un vrai projet de société, un vrai projet d’organisation sociétale. Seule la confiance en l’homme, c'est-à-dire en soi peut nous donner l’espoir d’un nouveau paradigme humain.

 

J’ai envie de vous dire, peu nous importe le comment de notre existence. Il ne s’agit pas de faire « table rase » du passé. Mais, concevons cela dans notre espace privé et penchons nous publiquement sur le pourquoi de notre existence, quel est le sens de la vie, à quoi doit ressembler notre temps d’existence et que devons nous laisser à nos progénitures. Cette réflexion doit être portée par tous les hommes de bonnes mœurs. C’est une question philosophique qui doit nous donner la majorité, noir, blanc, jaune, rouge, métisse enfin quoi, tous les vrais hommes de progrès favorables à l’amélioration matérielle et morale de l’humanité. Rien n’est simple, le bonheur, le bien-être, l’émancipation, l’épanouissement sont le résultat d’une lutte qui s’appelle « honnêteté et responsabilité ».

 

Notre point de départ est la départementalisation de 1946 qui signe la dissolution de la colonisation, pas seulement sur la forme, mais également sur le fond. Par implication, les privilèges attachés à ce système sont de facto dissous. Ils meurent avec l’idéologie coloniale. Ainsi, nous devons considérer comme anachronique la détention de 90% des terres de Guyane dans le domaine privé de l’Etat. Nous devons admettre comme une faute politique et démocratique le maintien de l’économie de comptoir au détriment de l’économie de production sur le territoire. Nous devons considérer comme illégaux tant les comportements de colonisateurs que ceux de colonisés. Nous devons rejeter les castes qui se constituent dans la société. L’élévation de notre conscience individuelle et collective doit nous conduire à interroger toutes les lois qui administrent notre société dans le cadre de l’assimilation, de l’identité législative. Enfin, il nous appartient d’introduire dans notre réflexion l’itinéraire de l’émancipation qui est l’attribut de tout homme libre.

 

Ainsi conçu, nous pouvons entrevoir un vrai projet de société indissociable de sa méthode. C’est un binôme incontournable pour répondre aux aspirations de tous les citoyens. C’est le minimum que l’on demande à tout responsable politique, à tous ceux qui veulent parler au nom du peuple. Le Parti Progressiste Guyanais dont je fais partie mettra sur son site, dans la première décade du mois de septembre 2015 son projet de société ainsi que la méthode inhérente.

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 21:36


Cayenne le, 13 mai 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le Parti Progressiste Guyanais (PPG) est indigné par le communiqué de presse attribué au maire de CAMOPI, monsieur CHANEL. Il rappelle que le Conseil Municipal, institutionnellement, n’a pas été conçu sur une base ethnique. Il l’est sur un fondement citoyen composé d’une majorité et d’une opposition. Le conseil municipal est l’affaire de tous les citoyens. En ce qui concerne les propos odieux de primitifs et de condescendants, Le PPG demande au maire de CAMOPI de se réapproprier l’histoire des peuples amérindiens. Il lui demande de se pencher sur la philosophie de la création d’un Parc Naturel dont le précurseur est le peintre Georges Catlin qui l’avait défini en ces termes : « Parc contenant hommes et bêtes dans toute la beauté sauvage de leur nature ». Du communiqué du maire, un colonialiste du 16ème siècle jusqu’à la moitié du 20ème siècle n’aurait pas pu faire une meilleure rédaction. Enfin, le PPG indique que la Charte du Parc Amazonien a fait l’objet d’une enquête publique et qu’il est mal à-propos d’exiger le silence de la population qui ne vit pas sur CAMOPI.

Le PPG espère que son communiqué de presse bénéficiera de la même intensité de traitement que celui attribué au maire de CAMOPI.

 

Jean-Marie TAUBIRA

Secrétaire Général

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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 04:23

Il est difficile de regarder ce territoire situé en Amérique du Sud entre le Brésil et le Surinam et rester indifférent tant sa composition humaine est sublime, tant son environnement est riche de sa faune, de sa flore et de son sous-sol. Il est extrêmement difficile lorsque l’on y est né et que l’on connaît l’histoire de cette partie de l’humanité de rester insensible à la trajectoire des hommes et des femmes qui se sont battus pour leur liberté, pour le respect de leur dignité, qui pour certains, malgré le long voyage de l’atlantique ont su se fondre dans cet espace et assurer la continuité de l’espèce humaine, pour d’autres, malgré les souffrances, les injustices, ont su intégrer cet espace et ont continué à perpétuer l’existence humaine par la procréation. Nous sommes la preuve de leur existence, nous sommes la preuve des faits historiques. Il est certainement difficile pour ceux qui n’y sont pas nés et qui se sentent concernés par le devenir de ce territoire, parce qu’ils sont venus chercher la vie et qu’ils sont convaincus qu’il n’existe qu’une seule espèce humaine, d’accepter le cap qu’on lui destine. Puisque nous ne voulons pas être aveugles de notre histoire, puisque nous voulons partager cette histoire, puisque nous voulons la rendre commune pour nous en sortir, au-delà de notre morphologie apparente, identifions les auteurs qui pérennisent cette chaîne humiliante. Mettons un terme à cette succession de traumatismes qui traversent toutes les générations et trouvons les enchainements pertinents qui nous conduisent à nous élever, à nous émanciper à nous libérer….

La Guyane, quoi qu’on en dise est l’extermination des Amérindiens par la colonisation depuis le 16ème siècle. Au 19ème siècle alors que l’on recense un peu plus de 1 500 rescapés Amérindiens il est fait état de maladies les ayant décimés. Mais, d’où sortent ces maladies qui ne les avaient pas anéantis auparavant lorsqu’au 16ème siècle ils étaient plus de 30 000. Les Amérindiens n’ont jamais été inactifs. Ils ont été rebelles, se sont défendus, ont défendu leur territoire et ont comptabilisé des victoires quand bien même ils ont perdu la guerre coloniale. De 25 000 au 17ème siècle, ils sont recensés au 21ème siècle à hauteur de 9 000.
Au regard de cette histoire et de l’enjeu tant sur la biodiversité que sur les ressources du sous-sol et de ce que peut représenter comme obstacle l’immensité du PAG, la situation de CAMOPI où l’on observe un taux incroyable de suicide de jeunes Amérindiens, doit être scrutée dans les moindres détails par tous ceux qui se disent humanistes au-delà de leur apparence physique. Les Amérindiens ont droit à l’instar de tous les êtres humains à leur complet libre-arbitre. Le leur refuser soit par le silence, soit par manipulation intellectuelle, c’est leur priver de liberté…

La Guyane ; c’est la population Africaine arrivée dans des conditions inhumaines au 17ème siècle sous Louis XIV, dans le cadre de l’esclavage. Ils sont plus de 12 000 âmes à avoir résisté à ce long et pénible voyage de la traversée de l’atlantique. Ils sont à l’origine du développement de la colonie par le travail et les chaînes, de sa superficie par le marronnage. L’histoire des noirs de Guyane, c’est le travail servile, l’obligation du baptême catholique, le marquage au fer rouge comme pour les animaux, la dépossession de leur patrimoine culturel et de leur vraie identité. Au regard de cette histoire, ceux qui se disent humanistes au-delà de leur conviction religieuse, philosophique, spirituelle doivent explorer minutieusement la partition du territoire en espace littoral, central et méridional. Leur refuser leur libre-arbitre, c’est s’opposer à la loi d’attraction qui engendre l’altérité

La Guyane ; c’est aussi la population créole née du métissage, pour certains avec violence, qu’il ne faut pas confondre avec la conception hispanophone et lusophone du créole blanc. Cette population que l’on pourrait appeler sans arrière-pensée, les créoles traditionnels, n’y voyez pas de concept de rang d’occupant territorial, permet de comprendre que les créoles issus de l’immigration qui est également le résultat d’une souffrance peuvent, néanmoins, dans certaines circonstances, choisir la nationalité de leurs parents alors que ceux « traditionnels» en raison de leurs trajectoire historique n’ont pas ce choix-là. C’est la population qui a le plus subi l’aliénation qui dépersonnalise et qui jusqu’à nos jours explique certains comportements. Leur présence massive sur le littoral est une conséquence de cette histoire coloniale où la densité par habitant, aujourd'hui, est de l’ordre de 81 habitants au Km² sans les infrastructures adéquates. Au regard de cette histoire, ceux qui se disent humanistes doivent comprendre la nécessité d’une libération instinctuelle qui doit engendrer la liberté absolue de conscience.

Malgré ces histoires inhumaines, traumatisantes d’une république coloniale et esclavagiste la France a ajouté à ce territoire d’autres traumatismes.

C’est ainsi que la Guyane devient le lieu de déportation de la France avec tout d’abord le Bagne de Sinnamary. Puis, après la deuxième abolition de l’esclavage, le bagne des îles du Salut, de Saint-Laurent du Maroni et de Saint-Jean du Maroni. Un double traumatisme. L’un pour les habitants de ce territoire déjà atteints de traumatisme et qui dans leur esprit allaient recevoir les plus grands criminels de la France alors qu’il s’agissait en grande partie d’opposants politiques. L’autre traumatisme concerne les déportés eux-mêmes qui pour la majorité d’entre eux étaient condamnés pour leurs idées et devaient traverser l’atlantique pour une terre inconnue. Au regard de cette histoire ceux qui se disent humanistes au-delà de leur morphologie apparente doivent reconnaître cette trajectoire inhumaine et œuvrer pour que jamais les êtres humains ne soient dans cette situation.

La Guyane, c’est la départementalisation de 1946 qui, dans une configuration géopolitique et géostratégique commandée par les conditions de l’après-seconde guerre mondiale, se substitue à la colonisation pour légalement maintenir le territoire quasiment dans la même conformation en étant en contradiction avec le préambule de la constitution de la quatrième République d’octobre 1946 dont l’Assemblée de l’Union française était constituée de la Métropole et de la dépendance d’outre-mer. Ceux qui se disent humaniste ne peuvent de générations en générations accepter que les lois de la République soient autant foulées aux pieds donnant le sentiment que ce territoire est la partie bananière de la République

La Guyane c’est l’efficacité du système assimilationniste qui arrive à formater certains cerveaux de sorte que l’humiliation n’est plus perpétrée directement par la structure centrale comme dans  l’organisation coloniale où le pouvoir réel était tant par sa forme que dans son fond entre les mains des fonctionnaires venus de métropole mais, par certains sujets du système, sur la forme. C’est ainsi que le referendum du 10 janvier 2010 a vu un seul élu, d’une collectivité municipale certes majeure, en la personne de l’actuel Président de Région, contre tous les principaux élus nationaux et territoriaux du territoire dont la députée de la première circonscription aujourd’hui Ministre d’Etat, de la Justice et garde des sceaux, convaincre une majorité suffisante d’électeurs de faire le choix de l’article 73 sur l’article 74 autrement dit, de préférer la paresse à l’audace, l’assistance à la responsabilité. Cette fois-ci, il faut que ce soit notre dernier traumatisme. Nous devons refuser de descendre plus bas.

Il nous faut en finir avec cette forme d’organisation qui voit de plus en plus de jeunes errer, faire les poubelles, se déconnecter de la société. Une organisation qui conduit de plus en plus d’adultes à se résigner à la déchéance humaine, à croire que notre territoire  est maudit, que sa richesse n’est pas pour nous. Il nous faut mettre un terme à la paupérisation de notre territoire, inverser les indicateurs économiques et sociaux qui sont le résultat de l’échec des différentes politiques menées depuis la colonisation jusqu’à nos jours. Il nous faute dire Halte.

A suivre…

«Le prochain article traitera de la sortie du traumatisme dans une démarche prospective ».

 

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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 02:31

Le collectif CAMOPI a organisé une conférence de presse le mercredi 15 courant afin de porter à la connaissance de la population, par l’entremise des media, les éléments qu’il détient et qu’il a analysés  sur la situation de CAMOPI Commune de Guyane accueillant le PAG (Parc Amazonien de Guyane). Le Parti Progressiste Guyanais (PPG) par l’entremise de son Secrétaire Général a décidé de porter un regard sur le traitement de l’information diffusée par le media public qui touche la totalité du territoire. Il vous fait partager son appréciation. Il rend hommage à la presse écrite Guyaweb qui a retranscrit fidèlement la conférence de presse avec l’objectivité liée à la déontologie de la profession. Quand bien même la presse écrite est différente de la presse audiovisuelle, cela ne l’empêche pas de porter un regard critique sur le rendu audiovisuel de ladite conférence de presse.

Ce qu’il retient réside dans le fait que le journaliste de Guyane Première RFO Guyane qui a couvert la conférence de presse à savoir monsieur ROZGA a crû bon  de considérer comme une information son opinion selon laquelle les membres du Collectif étaient des opposants de tout bord. Certains de l’article 74, certaines associations de type nationaliste etc. Ces éléments hors sujet ont pour but selon moi de subjectiver l’événement qui est par nature objectif et donc de rendre confuse la situation aux yeux et aux oreilles des téléspectateurs. C’est toujours selon moi une manipulation de l’information. Shimakan a été créée après la consultation du 10 janvier 2010 et donc ne s’est pas prononcée en tant que telle. L’association des juristes existe bien avant ladite consultation et ne s’est donc pas exprimée en tant que telle. Il en est de même du FSPG. C’est une manière selon moi de détourner l’attention sur les éléments réels de l’événement  relatif au Conseil Municipal de CAMOPI du 14 janvier 2015. D’autre part, est-ce un délit ou un crime que d’être pour l’article 74 et s’intéresser à la dignité des personnes et au respect de leurs droits civils et politiques ? Par ailleurs quel lien il y aurait, si les mots ont un sens, entre l’article 74 et le fait nationaliste ? Doit-on penser que la dignité, la responsabilité sont des vertus n’appartenant qu’à l’article 74 ? Enfin, l’article 74 aurait-il empêché le PAG et son corollaire  la Charte ? L’essence du problème est bien ailleurs.

Durant la conférence de presse, le même journaliste avait posé la question au Collectif afin de savoir si celui-ci avait l’aval des habitants de CAMOPI. Doit-on penser que la philosophie qui a engendrer la création des trois espaces, Méridional, Central, Littoral est inspirée de celle de l’ancienne Afrique du Sud qui a vu l’emprisonnement arbitraire de Nelson MANDELA…. Est-ce l’apartheid ? Les Créoles d’un côté, les Amérindiens d’un autre, les Bushingués encore d’un autre côté et les Européens dans tous les centres de décision… Est-ce ça la Guyane ? Est-ce ça la trilogie républicaine ? Est-ce ça la citoyenneté française ?

 

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8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 12:41

CAMOPI est une commune de Guyane sur laquelle l'Etat détient quasiment 100% des terres dans son domaine prive, conséquence de la colonisation. C'est une commune qui accueille le Parc Amazonien de Guyane. Elle fait partie des communes de l'intérieur où on constate anormalement beaucoup de suicides et particulièrement ceux de jeunes amérindiens. Ne soyez pas ignorants de ce qui se passe sur notre territoire, vous vous rendez complice de la souffrance d'autrui. Quelle que soit votre origine vous appartenez au genre humain. Ne tournez donc pas la tête face à la souffrance de toute nature des autres. Le Parti Progressiste Guyanais a adressé à tous les media locaux un communiquéde Presse dont copie vous est donnée ci-dessous.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Au regard des retours d'informations qui lui sont parvenus de citoyens de la commune de CAMOPI, le Parti Progressiste Guyanais (PPG) demande aux autorités compétentes au nom de la République et de sa trilogie "Liberté, Egalité, Fraternité" de garantir la dignité des compatriotes de CAMOPI suite à leur vote de non adhésion à la charte du Parc Amazonien de Guyane lors du Conseil Municipal du 14 janvier 2015.

Le Parti Progressiste Guyanais reste attentif au respect des droits civils et politiques de toute la population du territoire de la Guyane

Fait à Cayenne le, 3 avril 2015


Jean-Marie TAUBIRA
Secrétaire Général

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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 03:46

Le 12 janvier 2013 je rédigeais un article intitulé : « REXMA : l’incohérence de certains élus ». Le 7 août de la même année je faisais un second article que j’intitulais : « REXMA : La problématique du développement endogène ». Cette fois-ci c’est un nouvel article.

Pour faire court, la société REXMA est un opérateur minier qui a obtenu légalement sur la commune de Saül en Guyane deux permis d’exploitation aurifère. Certains écologistes radicaux qui vivent de l’écologie en tant qu’activité économique associés à certains media ont décidé avec une violence inouïe d’organiser une chasse à l’homme en livrant le gérant de cette société à la vindicte populaire. Peu importait son état psychologique, peu importait son environnement, c’est-à-dire sa famille. Le seul objectif était de le démolir, de démolir son projet comme si nous étions exclue de la République. Sur tous les dossiers judiciaires dont ses détracteurs faisaient état, la Justice est passée et l’a "blanchi" de tous les coups montés dont il a été la victime.

 

Pourtant, à ce jour, REXMA ne peut toujours pas exploiter son site. Cette injustice à l’égard de la société est bien un élément déclencheur qui pousse à la révolte. La situation de REXMA est un élément objectif qui permet de bien comprendre le système de non développement dans lequel la Guyane se trouve et qui favorise la Paresse à l’audace.


Au-delà de ce préalable, il importe de définir le domaine dans lequel on introduit le problème REXMA. Cette démarche peut paraître surprenante pour quelqu’un qui évolue dans un milieu rationnel à l’instar de l’Hexagone. Cependant, dans le cas de la Guyane, tout n’est pas aussi évident que pourrait laisser engendrer notre réflexion rationnelle. Par l’article 73 de la Constitution la Guyane relève du droit commun et en même temps il est fait état de ses spécificités. Ainsi, les lois et règlements peuvent être modifiés pour tenir compte de ces "différences". C’est dans ce contexte que les décisions sont prises pour influencer l’avenir et élaborer des anticipations. Un vrai travail d’Hercule car, une loi de droit commun qui doit être adaptée à une spécificité n’est plus la même. En musique par exemple lorsque vous altérez une note, elle n’est plus la même, soit vous l’augmentez d’un demi-ton, soit vous la rabaissez d’un demi-ton. Ainsi, il y a une différence entre Ré, Ré# et Réb. En conclusion, la Guyane n’est ni dans le Droit commun ni dans la spécificité. Elle n’est nulle part, elle est en suspension dans la nature (l’apesanteur).


Le non-développement du territoire de la Guyane située en Amérique du Sud entre le Brésil et le Surinam est volontairement structurel. Toutes les analyses d’historiens sérieux, de statisticiens crédibles laissent entrevoir cette manipulation lorsque l’on cherche à entreprendre une démarche prospective. Les réseaux conservateurs nostalgiques de la colonisation avec la complicité de média inféodés à la doctrine du pouvoir de l’argent assise sur ce qu’il y a de plus honteux en termes d’humiliation humaine se montrent très efficaces.
 

Le colonialisme est un concept d’Etat quelle que soit la forme qu’il peut prendre. Aucun groupe d’individus ne peut exercer un pouvoir colonial s’il n’a pas l’aval explicite ou implicite de l’Etat auquel il appartient. Toute domination qui sous-entend exploitation tant humaine que des ressources naturelles relève du colonialisme. Changer d’appellation ne rime à rien. Ce qui compte, c’est le système et ses manifestations. Il n’y a pas de cas particuliers qui tiennent.
 

Lorsque le cours de l’or a commencé à prendre son envol en 2004, quasiment toutes les entreprises guyanaises (opérateur minier de type artisanal) travaillant dans le secteur aurifère ont été, d’une façon ou d’une autre, contraintes de quitter l’activité (tracasseries administratives et techniques, refus de permis). On dirait qu'il y a un veto interdisant la création d'une classe de possédants locaux. Le maître de la situation à cette époque était la DRIRE. Il y aurait beaucoup à dire sur les nouvelles SARL qui se créaient mais, cela relève d’un autre chapitre. En tout état de cause, cette rupture dans l’attribution des permis a conditionné les licenciements dans les entreprises légalement constituées pour cette activité et a favorisé en parallèle l’éclosion illégale d’opérateurs miniers. QUID de la responsabilité.
 

L’or prend vraiment son envol avec la crise financière de 2008. Alors que sur le plan international les banques centrales s’accordent pour fixer un quota d’or afin d’éviter des ventes d’or désordonnées qui nuiraient au marché, sur le plan local en Guyane, l’organisation de l’activité aurifère fait la part belle aux clandestins et pénalisent les légaux modifiant ainsi le circuit monétaire généré par le métal précieux. Même un ignorant s’interrogerait sur cet état de fait.


C’est dans ce contexte là qu’il faut prendre la dimension de l’injustice que subit la société REXMA. Au-delà de la pénalisation individuelle relevant anormalement de règlements de compte, c’est l’activité économique qui en pâtit. On ne peut se contenter d’avoir comme seul moteur d’entraînement l’activité spatiale. L’activité aurifère avec des opérateurs miniers de taille moyenne est en mesure de compléter l’activité spatiale et de mieux stimuler le secteur du bâtiment.


Il est surprenant alors que l’on sait qu’il y a environ entre 19 000 à 20 000 clandestins qui œuvrent dans l’activité aurifère qui n’engendre aucune retombée pour le territoire, la société REXMA ne peut toujours pas légalement exploiter ses sites. S’il n’y a pas là un défi à la République, nul ne peut interdire de penser qu’il y a quelque chose qui cloche un peu comme l’organisation napolitaine, en Italie. L’activité clandestine aurifère ne peut pas être considérée comme étant intégrée à l’économie souterraine. Il s’agit d’une perte sèche pour l’économie locale. Il y a certainement de l’enrichissement personnel mais cela fonctionne un peu comme les paradis fiscaux. L’investissement sur le territoire est quasi nul, l’épargne est inexistante aussi bien que la thésaurisation et la consommation est très limite. Le discours sur la forêt primaire n’est plus crédible avec autant de clandestin. Le contrôle des techniques de production d’un opérateur minier légal est beaucoup plus efficace et plus facile à faire. La capacité des services de l’Etat à mettre un terme à cette situation n’est plus convaincante.
 

La situation de REXMA est celle de nombre d’opérateurs miniers membres de la FEDOMG. Il est temps que cette organisation postule des conjectures à partir de ces éléments. La soumission au système à ce point n’est plus possible. REXMA est en cela un événement et doit générer une décision. Cette situation doit être portée à la connaissance de la conscience collective car, il s’agit bien de l’avenir économique de ce territoire. Le taux de chômage est de 33% (halo y compris). S’il y avait en 1995 10% de maison sans électricité, en 2005 il y en avait 13%. Il y a bien une paupérisation de la société. 34% de bachelier dans une génération en Guyane territoire assimilé depuis 1946 lorsque dans l’Hexagone le taux est de 64%.

 

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